Date de publication : 27 septembre 2019
Un homme de 42 ans a été condamné à 18 mois d’emprisonnement pour avoir surfacturé des interventions en urgence chez des particuliers en Île-de-France. L’UFC-Que Choisir s’était portée partie civile.
Il se disait serrurier, mais ne rechignait pas contre des travaux de plomberie voire d’entretien de chaudière. S’il en réalisait parfois lui-même, il se contentait la plupart du temps de fixer les rendez-vous avant de faire appel à des ouvriers sous-traitants, le plus souvent employés par des entreprises d’origine polonaise. L’ennui, c’est que Larry A. avait quelques soucis avec les chiffres. De nombreuses victimes racontent en effet que le montant qui leur avait été facturé au final était bien supérieur à celui qui leur avait été annoncé par téléphone. Une victime, par exemple, explique avoir été contrainte de payer 770 € pour un « dégorgement par pompe » alors que la prestation lui avait été annoncée à 320 €. Quant aux devis, obligatoires pour ce genre d’interventions, Larry A. n’en rédigeait pas ou les remettait au client une fois la prestation réalisée.
Pour ces faits tombant sous le coup des « pratiques commerciales trompeuses », Larry A. a été condamné par la 31e chambre correctionnelle de Paris à 5 ans d’interdiction de gérer une entreprise et 18 mois de prison ferme, une sentence rare dans ce type d’affaire. La sévérité de la peine s’explique non seulement par la gravité des actes, mais aussi par le fait que Larry A. exerçait sa profession alors qu’il était sous le coup d’une interdiction de gérer une entreprise faisant suite à une précédente condamnation en 2010, condamnation qu’il a expliqué avoir « oubliée ». Il devra aussi verser plus de 11 000 € de dommages et intérêts à 10 victimes, dont l’UFC-Que Choisir, qui s’étaient portées parties civiles.
Les faits qui lui sont reprochés datent de 2014 et ont été commis dans plusieurs communes d’Île-de-France. À l’époque, 39 personnes avaient dénoncé à la Répression des fraudes les agissements de la société de dépannage à domicile Agence Mensch et 7 ceux de la société Germain, toutes deux gérées par Larry A. Saisie du dossier, la Direction départementale de la protection des populations (DDPP) de Paris avait mené une enquête pendant plusieurs mois. Elle avait pu constater le manque de collaboration du mis en cause. Plusieurs convocations avaient été nécessaires pour que Larry A. daigne enfin répondre aux questions des enquêteurs. Il avait alors tenté de faire porter la responsabilité des actes répréhensibles sur ses sous-traitants, ce qui n’a pas suffi à le dédouaner.
UFC-Que Choisir