Date de publication : 30 juillet 2022
Annulation, retard, détérioration des bagages, accident…des problèmes peuvent survenir lorsque vous voyagez en autocar. Mais savez-vous que les transporteurs sont soumis à un certain nombre d'obligations afin de protéger les passagers ? Que faire en cas de litige avec un transporteur ? Nous faisons le point.
Voyage en autocar : quelle est la réglementation applicable ?
Les droits des passagers voyageant en autocar ou en autobus au sein des pays membres de l’Union européenne, sont définis par le règlement (UE) n° 181/2011.
Cette règlementation est applicable dans son intégralité :
Annulation ou retard du trajet : quelles sont les obligations du transporteur ?
Comme l'indique le règlement européen 181/2011, la notion de retard s’entend comme « la différence de temps entre l'heure à laquelle le service régulier devait partir - d'après l'horaire publié - et l'heure de son départ réel ». Elle s’applique donc uniquement au départ et non pas à l’arrivée.
Si l’annulation ou le retard résulte du transporteur, la réglementation européenne prévoit plusieurs types d’obligations, notamment :
Obligation d’informer le passager
Le transporteur ou l’entité gestionnaire, est tenu d’informer les passagers dans les plus brefs délais, d’un départ retardé ou d’une annulation du trajet, et en tout état de cause au plus tard 30 minutes après l’heure de départ prévue, ainsi que de l’heure estimée de départ.
Dans la mesure du possible, les informations requises sont communiquées par voie électronique à l’ensemble des passagers.
Obligation de proposer au passager la poursuite du voyage, son réacheminement ou son remboursement
En cas d’annulation du trajet, ou bien lors d’un retard excédant les 120 minutes ou encore si le passager est victime d'une surréservation, le transporteur est dans l’obligation de proposer au passager :
Dans le cas où le transporteur n’offre pas au passager la poursuite du voyage ou le réacheminement, le passager a droit à une indemnisation équivalente à 50 % du prix du billet, en plus du remboursement du prix du billet mentionné ci-dessus.
En outre, si l’autobus devient inutilisable au cours du voyage, par exemple dans le cas d’une panne mécanique, le transporteur est tenu de proposer :
Obligation de proposer une assistance au passager
En cas d’annulation ou de départ d’une station retardé de plus de 90 minutes pour un voyage dont la durée prévue excède trois heures, le transporteur doit offrir gratuitement au passager :
À savoir
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Que se passe-t-il en cas d’accident ?
Suite à un accident, le transporteur doit fournir une assistance raisonnable et proportionnée pour les besoins concrets immédiats des passagers à la suite de l'accident : hébergement, nourriture, vêtements, transport et facilitation des premiers secours.
Par ailleurs, le transporteur est tenu d'assurer une protection des passagers en cas de blessure, de perte ou de dommage occasionnés par des accidents de la route et/ou une indemnisation en cas de décès.
À noter que l'assistance fournie ne constitue pas une reconnaissance de responsabilité.
Détérioration ou perte des bagages : quelles sont les règles applicables ?
Si un bagage a été endommagé ou perdu à la suite d'un accident, le passager doit d’abord en informer la compagnie, via une lettre avec accusé de réception en joignant l’original du titre de transport.
L’indemnisation est alors de droit : son montant ne peut être inférieur à 1 200 € par bagage.
Le transport des personnes handicapées ou à mobilité réduite peut-il être refusé par le transporteur ?
Le handicap ou la mobilité réduite ne peuvent constituer un motif de refus d’embarquer (notion de « droit au voyage ») et aucun supplément ne peut être demandé pour le transport d’une personne handicapée ou à mobilité réduite.
Il existe cependant deux exceptions :
Par ailleurs, la personne handicapée ou à mobilité réduite qui justifie d’un besoin particulier pour le transport, est tenue d’informer le transporteur au moins 36 heures avant le départ et doit se présenter à l’endroit indiqué au moins 30 minutes avant le départ (sauf si un accord préalable a été passé avec le transporteur).
En outre, les transporteurs et gestionnaires de stations fournissent gratuitement une assistance aux personnes à mobilité réduite.
À savoir La perte ou la détérioration des fauteuils roulants et les autres équipements de mobilité, est indemnisée par le transporteur ou l’entité gestionnaire de station qui en est responsable. Elle équivaut au coût de remplacement ou de réparation de l’équipement. Pour en savoir plus, consultez le règlement (UE) n°181/2011 – chapitre III. |
Que faire en cas de litiges ?
Contactez d’abord le service clientèle du transporteur
Comme dans tout cas de litige commercial, il est tout d’abord conseillé de contacter le service clientèle du transporteur en exposant l’objet de votre demande/réclamation. Ce premier contact peut être fait par téléphone. Si ce premier contact n’a pas été satisfaisant, il est alors conseillé d’envoyer une lettre recommandée avec accusé de réception, comportant :
Vous pouvez faire appel à un tiers pour négocier
Si cette première démarche de négociation s'est révélée infructueuse, vous pouvez opter pour des options plus coercitives et vous faire aider par des organismes spécialisés dans ce type de dossier :
En dernier recours, saisissez la justice
Si les voies de négociation et autres alternatives de règlement du conflit ne vous ont pas donné satisfaction, vous pouvez saisir une juridiction qui va trancher sur le bien-fondé ou le mal-fondé du litige.
À savoir Pour tout renseignement complémentaire, il est conseillé de se reporter aux textes applicables ou de se rapprocher d'une direction départementale de la protection des populations (DDPP) ou d'une direction départementale de l'emploi, du travail, des solidarités et de la protection des populations (DDETSPP). |
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