Faut-il favoriser la consommation d’énergie verte ?

Date de publication : 11 décembre 2020

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Ces dernières années, les consommateurs ont vu fleurir les propositions de fourniture d’électricité et de gaz 100 % verts. Dans la mesure où, dans les réseaux, on ne peut pas séparer les molécules de gaz et les électrons selon leurs origines, comment savoir si ces énergies proviennent bien de sources non polluantes ? L’achat d’électricité verte favorise-t-il la transition énergétique en remplaçant, par exemple, des centrales à charbon par de l’éolien ou du solaire ?

Le dernier rapport de la Commission de Régulation de l’Énergie (CRE), édité en novembre 2020, analyse le fonctionnement des marchés du gaz et de l’électricité en 2018-2019 et comporte un long dossier sur les énergies vertes. Il nous a aidés à répondre à ces questions.

Quelle garantie sur l’origine ?

Les termes d'électricité verte et de gaz vert désignent des énergies produites à partir de sources d’énergies renouvelables et non pas à partir de charbon, de pétrole, du nucléaire ou de l’extraction de gaz naturel. Ces énergies sont donc d’origine hydraulique, marine, éolienne, solaire, issues d’incinération de déchets ou de la géothermie. Elles sont enregistrées sur un registre national par un organisme (EEX) qui s’assure de la réalité et de la quantité de cette production.

Quand un fournisseur d’énergie (EDF, ENGIE, ENI, …) achète de l’électricité verte ou du gaz vert auprès d’un producteur d’énergie renouvelable pour la vendre à ses clients, il achète en fait un certificat de garantie d’origine (GO) et la quantité achetée est alors annulée sur le registre de EEX. Un certificat existe pour chaque MWh (Mégawatt-heure) fourni. Outre un numéro d’identification, il indique la source renouvelable utilisée pour la production de ce MWh et les dates de début et de fin de la production. Une garantie d’origine est valable 12 mois ; le fournisseur peut  revendre le volume de production acheté à ses clients, entreprises et particuliers, avec des offres entre 10% et 100% vertes.

Fin 2019, l’énergie verte ne représentait que 20% de la production totale en Europe, dont 90% d’origine hydraulique. Les productions non hydrauliques (essentiellement biomasse, éoliennes et solaire) restent donc très marginales, 8,5% fin 2019, mais en croissance.

Si vous avez un contrat de fourniture d’électricité verte, les parts respectives des productions sont indiquées sur votre facture. Exemple d’EkWateur : 37% d’éolien, 36% d’incinération de déchets, 26% d’hydraulique et 1% de géothermique.

Quelle conséquence pour la transition écologique ?

Selon le rapport de la CRE, « la consommation d’énergie verte ne permet pas, à ce jour, de financer seule la transition énergétique ». En effet, les énergies renouvelables ne sont pas encore économiquement rentables sans mécanisme de soutien.

Mais, pour que la consommation d’énergie verte finance davantage la transition énergétique, et constatant que la plupart des Garanties d’Origine ne bénéficient pas entièrement aux producteurs d’énergie renouvelable, l’Agence de la Transition Écologique (ADEME) a proposé un label « Premium » pour les fournisseurs qui contribuent au maintien et au développement d’énergies renouvelables. Ce label impose d’acheter l’énergie et la garantie d’origine directement au producteur qui pourra ainsi davantage investir dans de nouvelles installations.

Par ailleurs, le rapport souligne que des contrats spécifiques ont été signés avec des entreprises très consommatrices d’électricité (la SNCF par exemple) pour fournir de l’électricité garantie verte.

Pour ce qui concerne les consommateurs, la préférence donnée aux énergies vertes est tout de même un bon moyen de promouvoir la transition écologique, quand les volumes auront atteint une masse critique, aux alentours de 2030 selon la Commission européenne. En France, les propositions ne manquent pas, puisque 53 offres certifiaient une électricité 100% verte au 31/12/2019.

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GR et MPB
Source

Rapport de la Commission de Régulation de l'Énergie (nov. 2020)