Date de publication : 11 juin 2021
Renouvellement d'ordonnance, adaptation de la posologie... Le pharmacien correspondant désigné par le patient pourra effectuer des actes en coordination avec le médecin traitant. C'est ce qu'indique un décret paru au Journal officiel le 30 mai 2021.
Le patient pourra prochainement désigner son pharmacien correspondant (pharmacien titulaire d'officine, gérant d'une pharmacie mutualiste ou de secours minière) auprès de l'Assurance maladie.
Le pharmacien correspondant sera autorisé à :
L'ordonnance devra mentionner que le pharmacien peut faire le renouvellement ou le changement de posologie qui pourra être limité à une partie de l'ordonnance. En cas de nouvelle posologie, le pharmacien devra en informer le médecin traitant.
La durée totale de la prescription et de l'ensemble des renouvellements réalisés par le pharmacien correspondant ne devra pas dépasser un an.
Le pharmacien fera mention sur l'ordonnance du renouvellement et, le cas échéant, de l'adaptation de posologie réalisée.
Commentaires :
« Le protocole est toujours défini en amont par le médecin traitant, il devra indiquer sur l’ordonnance cette possibilité pour le pharmacien de renouveler ou les posologies précises à ajuster. Par exemple, en cas de baisse de la tension pour une prescription d’antihypertenseur », détaille le Président d’un syndicat professionnel de pharmaciens.
Cette délégation de tâches reste limitée. Elle ne peut s'opérer que dans le cadre d’un exercice coordonné au sein d'une maison de santé, d'un centre de santé, d'une CPTS (Communauté Professionnelle Territoriale de Santé) - comme celle de Versailles - ou d'une équipe de soins primaires. « Et toujours dans l'optique d'un couple médecin/pharmacien qui se retrouve autour d'un patient », ajoute le pharmacien.
L'ensemble des maladies chroniques sont, pour l’heure, concernées. « Il était prévu qu’une liste de traitements soit publiée, mais nous n’en avons pas entendu parler pour l’instant. Donc actuellement, il n’y a pas de limitation dans les traitements que peut renouveler ou adapter le pharmacien correspondant », précise le pharmacien, qui se félicite de cette reconnaissance de l’expertise de sa profession.
Le décret prévoit tout de même que le ministre de la Santé puisse « fixer par arrêté, pour des motifs de santé publique, une liste des traitements non éligibles. »
Un champ qui s'accroît…
Cette nouvelle évolution du périmètre de compétences des officinaux se concrétise quelques jours seulement après l'entrée en vigueur du « pharmacien prescripteur », dans le cadre de la délivrance protocolisée. Une réforme qui autorise cette fois le pharmacien d’officine à délivrer des médicaments normalement sur prescription médicale obligatoire, pour certaines pathologies présentées comme bénignes – comme des cystites aiguës ou des angines.
Service-public / Quotidien du Médecin