Si une expertise réalisée à l’amiable ne vous paraît pas satisfaisante, il est possible de contester le rapport.
Pour vous opposer aux conclusions de l’expert, vous devez solliciter auprès de votre assureur une nouvelle expertise (une contre-expertise). Les modalités de sa mise en œuvre sont précisées dans votre contrat d’assurance habitation. Vous pouvez faire appel à un contre-expert (un expert d’assuré) de votre choix.
Dans la plupart des contrats d’assurance multirisque habitation, il est prévu que le contre-expert se mette en rapport avec l’expert initial afin qu’ils déterminent ensemble une position commune. Si ceux-ci n’arrivent pas à s’accorder, il est régulièrement indiqué le recours à une tierce expertise, ce qui signifie qu’ils demandent à un troisième expert de les départager.
Concernant les frais de la contre-expertise, c’est le contrat qui prévoit qui doit en prendre la charge. La plupart du temps, celui qui conteste l’expertise initiale paie le contre-expert. Dans le cas de la tierce expertise, les frais sont généralement partagés.
VRAI
En effet, il incombe à celui qui invoque l’existence d’un vice caché de le prouver. Pour cela, vous aurez souvent besoin d’un rapport d’expertise concluant à son existence. L’expert en automobile est un professionnel dont les compétences techniques lui permettent d’évaluer si les conditions du vice caché sont réunies.
Parfois, l’expert est proposé par votre compagnie d’assurances. C’est le cas lorsque vous bénéficiez par exemple des services d’assistance de votre protection juridique et que l’expertise intervient dans ce cadre. Néanmoins, vous devez conserver la possibilité de choisir votre expert.
Faute d’être couvert par votre protection juridique, il vous faudra effectivement trouver un expert par vos propres moyens.
Sachez qu’il existe une liste nationale d’experts en automobile sur le site Internet de la Sécurité routière. C’est une liste officielle tenue par l’Administration contenant les nom, prénom, coordonnées et numéro d’agrément de tous les experts en automobile agréés pour exercer leur activité professionnelle. Nul ne peut exercer la profession d’expert en automobile s’il ne figure pas sur cette liste fixée par l’autorité administrative.
Bon à savoir : quel est le coût d’un expert automobile ?
Les honoraires d’un expert en automobile sont libres. Mais il est tenu à une obligation d’information sur les prix qu’il pratique envers ceux qui envisagent de faire appel à ses services. Le mode de communication des prix n’étant pas précisé, il demeure à la discrétion de l’expert. Néanmoins, il est recommandé de lui réclamer un devis avant qu’il commence ses opérations.
Article R.326-1 du Code de la route
Sources
Articles 1641 et suivants du Code civil
Article 1353 du Code civil
Article L.326-3 du Code de la route
Articles R.326-1 et R.326-2 du Code de la route
Liste des experts sur le site de la Sécurité routière
5. À ma demande, mon assurance de protection juridique a diligenté une expertise amiable. Toutefois, je crains qu’elle n’ait aucune valeur en justice.
FAUX
Tout d’abord, le résultat d’une expertise amiable peut parfois contribuer à faire évoluer les positions des parties et ainsi rendre inutile le recours au juge.
Ensuite si s’adresser au tribunal devient inévitable, une expertise amiable, contradictoire ou non, peut être produite en justice. Mais le juge ne se fondera pas uniquement sur elle pour prendre sa décision. Vous devez en effet être en possession d’autres éléments de preuve afin d’en corroborer le contenu.
Bien évidemment, l’expertise judiciaire demeure celle qui apporte au juge les plus grandes garanties de son bon déroulement, mais elle ne se justifie vraiment que dans les situations les plus importantes au regard de son coût et de sa durée (cf. l’affirmation n° 2 : « Ma maison réceptionnée il y a 3 ans présente des malfaçons. Pour défendre mes droits, il vaut mieux recourir dès à présent à une expertise judiciaire. »). Mais pour autant, le juge, lorsqu’il rend son jugement, n’est pas lié par les conclusions de l’expert.
Bon à savoir : la preuve en justice
En justice, les parties doivent apporter la preuve des faits qui fondent leurs prétentions. Ces preuves peuvent consister en des écrits, des photos, des témoignages, des constats de commissaire de justice (anciennement huissier) ou des expertises. La partie qui n’est pas capable d’apporter au juge des preuves suffisantes risque de perdre le procès. Le juge apprécie souverainement la portée de celles-ci et peut, en cas de doute sur leur authenticité, les écarter des débats.
Article 1353 du Code civil, Article 9 du Code de procédure civile
Sources
Article 15 du Code de procédure civile
Cour de cassation, 1re chambre civile, 28/01/2010, n° 08-21743
Cour de cassation, 3e chambre civile, 14/05/2020, n° 19-16.278
Cour de cassation, 3e chambre civile, 7/09/2022, n° 21-20490
Cour de cassation, 2e chambre civile, 9/02/2023, n° 21-15784
Cour d'appel – Paris – 10/11/2023 - n° 21/09570
Le saviez-vous ?