Date de publication : 26 août 2025
S’ils se banalisent, les vols de données bancaires deviennent de plus en plus sophistiqués. Parmi les techniques les plus discrètes figure le « carding », un mode opératoire redoutable qui permet aux fraudeurs de ponctionner un compte à coups de micro-transactions, sans éveiller le moindre soupçon.
Le carding est une fraude en ligne qui consiste à utiliser illégalement les informations bancaires (numéro de carte, date d’expiration, cryptogramme) d’une personne pour effectuer des achats ou des retraits frauduleux. Les fraudeurs exploitent ces données volées pour acheter des biens, des services ou revendre les informations sur le dark web. Cette pratique illégale représente l'une des menaces les plus répandues dans le domaine de la fraude financière en ligne.
Le processus de carding se déroule généralement en trois étapes distinctes :
récupération des données : les fraudeurs commencent par se procurer des données de cartes bancaires par diverses méthodes: phishing (emails frauduleux), skimming (dispositifs de lecture installés sur des distributeurs automatiques), malwares (installation de logiciels malveillants sur l’ordinateur ou le smartphone de la victime), exploitation des bases de données piratées, ou achats sur des marchés clandestins. D’après la société Kaspersky, spécialisée en cybersécurité, plus de 2,3 millions de données bancaires sont actuellement en circulation sur le dark web, et la grande majorité (95 %) concerne des comptes toujours actifs, donc exploitables par les escrocs.
test des cartes : une fois en possession de ces informations (numéro de carte, date d'expiration, code CVV) et avant d’effectuer de gros achats, les fraudeurs procèdent à des tests de validité en effectuant de petites transactions sur des sites peu sécurisés. Cette étape leur permet de vérifier que les cartes sont encore actives et utilisables. Certains escrocs préfèrent réaliser plusieurs petites transactions plutôt qu’un seul gros prélèvement. Cette manœuvre permet de dépouiller un compte sur une longue période sans se faire repérer.
exploitation : les cartes validées sont ensuite exploitées pour des achats frauduleux, souvent de biens facilement revendables comme des produits électroniques, des cartes cadeaux, ou des services numériques. Les escrocs utilisent souvent des techniques d'anonymisation pour masquer leur identité (VPN, réseau Tor).
Pour les victimes, les conséquences peuvent être importantes : débits non autorisés sur leurs comptes, blocage temporaire des cartes, démarches administratives longues pour récupérer les fonds, et stress lié à cette violation de leur sécurité financière. Les commerçants subissent également des pertes dues aux rétro-facturations et peuvent voir leur réputation ternie.
Comme pour toutes les arnaques bancaires, les bonnes pratiques pour réduire les risques se ressemblent. Il faut :
Si vous êtes victime de carding :
Contactez immédiatement votre banque pour bloquer la carte et contestez les transactions frauduleuses.
Portez plainte auprès des autorités compétentes (police, gendarmerie) et utilisez les plateformes de signalement en ligne.
Changez tous vos mots de passe et vérifiez vos autres comptes pour éviter une propagation de la fraude.
Le carding repose sur la faiblesse de la protection des données bancaires et sur l’inattention des consommateurs. Une vigilance active, associée à l’usage d’outils de sécurité modernes, est la meilleure défense contre ce type de fraude. En adoptant ces réflexes et en étant réactif, il est possible de limiter les risques.